Régiment Force de Frappe Française

Compte rendu de mission – Vendredi 05 Décembre

Equipe : Bleue - 600
Composition :
- Yop (CDO)
- Nano (CDG - Bleue)
- Cornac (CDE - 600)
- RAZMO (GV - Minimi)
- Batyuk (GV - Médic/AT)

Météo : Temps clair, journée
Environnement : Littoral, zone urbaine et forêt clairsemée
Objectif : Sécurisation d’une base armée ENI sur le littoral et d'un village proche


Crédit photographie: CORNAC pour le R3F

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Nous marchons sur un fil de rasoir. Le silence de la progression n’est pas apaisant, il est électrique. Mon regard scanne machinalement les silhouettes de mes équipiers devant moi : Razmo, Cornac... Je ne vois pas des combatants, je vois des constantes vitales, des artères à protéger. C'est la déformation professionnelle du Médic : eux cherchent l'ennemi, moi je cherche l'abri qui me permettra de les rafistoler si ça tourne mal.

Soudain, un mouvement en périphérie gauche. Une forme sur la crête. Un casque ? Ami ? Le cerveau se fige une fraction de seconde, refusant l'évidence.

L'hurlement de Cornac me percute comme une onde de choc : « Ennemi proche ! 15m 9h ! TIC imminent, couchez-vous ! »

Le monde s'effondre. Je m'écrase au sol, le goût de la terre et des feuilles mortes emplissant instantanément ma bouche. 15 mètres. C’est rien. C’est une distance de conversation. Sauf qu'ici, ils nous surplombent. Nous sommes des rats dans une cuvette et ils ont ouvert les vannes.

À ma droite, l'enfer se déchaîne. RAZMO a ouvert le feu. La Minimi à côté de moi n'est plus une arme, c'est une entité furieuse qui dévore des bandes de munitions. Les détonations me font vibrer la cage thoracique, les douilles brûlantes pleuvent sur mon casque. Je me force à relever le nez, mon M4 calé dans le creux de l'épaule. Je ne cherche pas la précision chirurgicale, je cherche à saturer, à créer un mur de plomb entre eux et nous. Je tire, je tire pour qu'ils baissent la tête.

Ma hantise n'est pas de mourir, mais d'être touché le premier. Si je tombe, qui les relève ? Cette pensée tourne en boucle, froide et lucide au milieu du chaos. Les balles claquent au-dessus de nous comme des fouets, déchirant l'écorce et soulevant la poussière. Je vois les impacts autour de mes bottes, la mort qui tâte le terrain, qui cherche une prise.

Et puis, le cliquetis du silence. Brutal.

L'ennemi est neutralisé ou replié. L'adrénaline change de saveur. Je ne suis plus un fusilier, je redeviens le soigneur. Je me relève, sourd, les mains cherchant déjà les ciseaux et les garrots sur mon gilet tactique. Je cours vers les copains, je scrute les corps allongés, guettant le mouvement, le cri, la tache sombre sur le treillis. « Tout le monde va bien ? Checkez-vous ! »

Les réponses fusent. On est entiers. On est vivants. Mes mains tremblent légèrement, pas de peur, mais de cette énergie résiduelle qui n'a pas servi à sauver une vie aujourd'hui. Tant mieux.

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Phase 1 : Instructions et préparatifs
Briefing clair par Yop : nous allons sécuriser la base ENI sur le littoral ainsi que GRAVETTE. Deux groupes sont mobilisés (~15 personnels). Notre HUMVEE est doté de soins, munitions et AT. On double la dotation en chargeur minimi car on s'attend à des accrochages dure et nous devons rester efficace en appui lors de la progression. L’ordre principal est donné par Cornac : ne pas tomber.

Phase 2 : RAM et premier contact
La RAM avance sans accro sur le premier kilomètre. Cornac me brief sur l’attitude à avoir : formation en quinconce, arrêt en épis. Puis des détonations éclatent devant nous. Jaune est pris à partie sur un checkpoint. Nous descendons pour appuyer en lisière de forêt, Jaune reconnait l’objectif. La coordination est parfaite : Jaune nettoie rapidement le checkpoint pendant que nous restons en position de soutien. Reprise de la progression de la RAM

Phase 3 : Progression et premier engagement
Débarquement à quelques centaines de mètres de l’objectif. La progression à pied commence, lente et silencieuse. Nous sommes en extrémité gauche de dispositif quand à ma gauche je crois apercevoir des casques amis. Une fraction de seconde — puis Cornac hurle :
« Ennemi proche ! 15m 9h ! TIC imminent, couchez-vous ! »

L’adrénaline explose. La patrouille ennemie en surplomb ouvre le feu. Quelques secondes s’étirent en éternité. Je crache des rafales, pendant que RAZMO s'agrippe à la détente de sa Minimi et envoie un feu opaque sur l'ennemi, les grenades secouent le sol et les arbres autour. Je tir dans des directions plus que sur une cible en particulier, chaque ordre de Cornac résonne comme un guide dans ce chaos.
Puis un silence brutal et lourd derrière moi. Je cours vers mes coéquipiers pour administrer les premiers soins. L’expérience est stressante, mais nous arrivons à nous relever. Le calme revient, mais l’esprit reste en alerte.

Phase 4 : Contournement et interdiction de renfort
Nous continuons à contourner OSCAR pendant que Jaune termine la reconnaissance. La position sud est sécurisée pour interdire des renforts ennemis. Un BRDM immobilisé dans un ravin est engagé et neutralisé par le 300. La RAM avance et nous en profitons pour rééquiper et regrouper nos forces.

Phase 5 : Reconnaitre Gravette et appui mutuel
Traversée à découvert dans la verte, un BTR remonte sur nous. Pas le temps de me mettre à couvert. Je profite d’une trouée entre deux bosquets, me concentre et me rappelle les conseils du Major Loulou :« Ne te précipite pas pour tirer ! Tu as le temps, laisse-le venir ! »
Ces précieux conseil me permettra de faire un tir direct dans le dernier virage en sommet de cote qui viendra mettre un terme à la menace. Tir direct. Impact parfait. La menace disparaît. La pression redescend.
Plus confortablement en surplomb de la ville, nous voyons l’objectif et ses abords : un déluge de feu s’abat sur eux, dizaines de PAX neutralisés. L’ascendant est total. Nous nettoyons la partie Est de Gravette, quelques résistances résiduelles traitées rapidement.

Retour aux véhicules, extraction et débrief.

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Bilan de mission :
- Mission accomplis
- Une trentaines de pax détruits
- Plusieurs blesser lourd chez nous

Retours d’expérience
Réussites :
- Respect strict de l’ordre initial de Cornac : « ne pas tomber »
- Initiative de l’IA très réaliste, autonomie crédible des unités ennemies
- Bonne réaction globale face aux menaces blindées et infanterie

Axes d’amélioration :
- Utilisation de la caisse de soin perfectible dans un moment critique
- Latence sur les communications parfois trop importante ou trop faible : trouver le juste milieu
- Renforcer les drills sur l’exécution rapide des gestes médicaux sous stress

Conclusion :
Mission réussie : objectifs atteints, appui efficace au groupe Jaune. La principale leçon : maintenir calme et précision sous pression et perfectionner l’usage des soins et communications dans des environnements urbains et semi-ouverts. L'ennemi dangereux est précisément là où on s'y attend pas.

BLEU CdE 600
Razmo Minimi
Batyuk AC + Médic

Bonne mission de reprise sur RFG hier soir pour moi avec une quinzaine de pax en deux groupes. A/O de Yop CdO qui nous taske sur une mission offensive au cœur de la zone tenue par l’ENI.

Mise en route de la rame (5 VHL)
Axe barré par un Check point ENI. « Débarquez, fouillez le bois », RAS. Jaune a réglé le problème par le feu.

OBJ 1 : MEP VHL, INFIL, RAS. Base d’assaut atteinte. MEP des appuis en surplomb objectif sans être décelé. Tout s’annonce pour le mieux. Jusqu’à ce qu’une patrouille « monte » sur nous et débouche à 15m/9H… Annonce de TIC imminent et ouverture des hostilités. Riposte croisée nous prenons l’ascendant mais un échange de grenades met les compteurs à -2 pour l’équipe. Notre médic nous rafistole vite fait et nous reprenons la permanence du feu. Derrière nous ça camphre épais et 300 goute à son tour un épisode de saturnisme gratiné. Le CdG tombe, nous interrompons la manœuvre pour TENIR et faire boule de feu en 360° car ça nous monte dessus comme des puces sur les parties génitales d’un canidé… On se secoue et ça repart. On fait tomber les pax dans O1 et Jaune peut investir et hisser le drapeau.

OBJ 2 : on rippe tranquille vers Gravette tenue elle aussi par des insurgés. Durant l’INFIL un BTR quitte la ville et progresse vers nous. Batyuk, impérial sous la pression, l’aligne comme à la parade et le renvoie au paradis des blindés d’un coup de LAW. Très beau tir en défilement qu’il ne fallait pas rater. Le blindé, transformé en barbecue roulant, repart en marche arrière vers le village annonçant à ses occupants « qu’on arrive en ville… » (pour ceux qui ont la réf… Et si vous avez la musique en tête c’est cadeau…).
On se poste sur un très bon perchoir rocheux et on asmathe tout bipède équipé d’une arme longue dans un vilain uniforme. La deuxième manche est clairement à notre avantage et nous dominons les débats en appui de Jaune qui investit le périmètre. Nous effectuons une fertilisation cinétique de la zone de combat avec une générosité digne du Téléthon grâce à Razmo qui sulfate à la 5,56 avec un rendement de croque-morts.
RRI ZURB pour conclure avec fouille en règle. RAS.
Débriefing complet avec RETEX. Bien joué les gars.

À refaire !

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